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900 emplois en danger chez le papetier sequana

Source: Les échos - Enrique Moreira Le 07/01

Le groupe français va demander le placement en redressement judiciaire de deux activités d'Arjowiggins. Trois sites industriels sont concernés.
Dans l'industrie, le nouveau dossier chaud de ce début d'année s'appelle Sequana. Le papetier français, détenu à hauteur de 15,42 % par bpifrance, va demander l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire pour deux divisions de sa filiale de fabrication Arjowiggins.
La procédure concerne les activités « Graphique » et « Papiers de création », comprenant les usines de Bessé-sur-Braye et Le Bourray dans la Sarthe, ainsi que l'usine de Greenfield, à Château-Thierry dans l'Aisne. Ces usines emploient 906 personnes au total. Les deux premières sont des sites historiques de l'industrie française, fondées respectivement en 1824 et en 1848.

Un contexte dégradé
La société justifie ces procédures par « un contexte extrêmement dégradé des conditions de marché ». Le prix de la pâte à papier a largement progressé, « dans un contexte de baisse structurelle des volumes ».
Pour le papetier français en crise depuis des années cette décision fait également suite à « l'abandon par [le néerlandais] Fineska BV de l'acquisition des activités Graphique et Papiers de création », annoncé le 28 décembre.

Plainte de l'Asamis
Un échec critiqué par l'association d'actionnaires minoritaires Asamis. Cette dernière, qui détient 8,32 % de Sequana, a  porté plainte auprès du Parquet national financier, ce jeudi 3 janvier, contre bpifrance. « On lui reproche d'avoir fait un travail d'usurier. D'abord en prêtant sur des taux d'intérêt à 6 % avant de les relever à 12 % puis 14 % », s'indigne Daniel Pichot, président de l'Asamis, dans un entretien accordé aux « Echos ». Ensuite « en prenant en gage Antalis », le pôle distribution de Sequana, dont bpifrance possède la quasi-totalité des titres.
L'Asamis reproche également à l'équipe dirigeante de Sequana des « erreurs de gestion ». « Les charges auraient dû être réduites. Un PDG (Pascal Lebard, NDLR) qui se paie  900.000 euros par an plus un variable compris entre 250.000 à 400.000 euros, ce n'est pas normal lorsqu'on manque de trésorerie », estime Daniel Pichot. Contactés, bpifrance et Sequana n'étaient pas disponibles pour répondre à nos questions.

Litige avec BAT
Autre facteur de difficultés pour le papetier français : le litige qui l'oppose au groupe British American Tobacco (BAT), depuis 2013. Selon Sequana, ce conflit a effrayé ses partenaires, et notamment les assureurs.
De quoi affecter « le besoin en fonds de roulement » du groupe qui, déjà à cause de ce litige, avait demandé en février 2017 une procédure de sauvegarde  pour lui-même, incluant la cession de sa division Arjowiggins Security, spécialisée dans l'impression de billets de banque.
Cette série de difficultés pèse sur le papetier. Malgré un chiffre d'affaires de 2,8 milliards d'euros en 2017, Sequana vaut aujourd'hui à peine 14 millions en Bourse.

Demande de suspension de la cotation
Dans ce contexte, la mise en redressement judiciaire des deux divisions d'Arjowiggins permettrait de favoriser « un plan de reprise pérenne », estime Sequana. La société assure avoir reçu le soutien des pouvoirs publics pour trouver un repreneur.