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Contrat stratégique : le btp et l'État sonnent la mobilisation générale
Source: batiactu.com publié le 14/02/2019 par Corentin Patrigeon
"Nous pourrions pourvoir jusqu'à 200.000 emplois avec la rénovation du bâti"
Concrètement, le Contrat stratégique de filière pour le secteur de la construction se fixe donc six enjeux majeurs, qui sont transposés dans six projets structurants. Le premier d'entre eux concerne l'indispensable numérisation de la filière : il s'agit du projet BoostConstruction, dont l'objectif est de mettre sur pied une plateforme numérique pour héberger les dictionnaires des propriétés des ouvrages et des produits de la construction. De cette manière, la "description numérique" pourra être facilitée entre tous les acteurs du chantier. Ensuite vient le projet d'économie circulaire, qui se décompose en trois axes : concevoir un bâtiment réversible et modulable, repenser la route pour répondre à la multifonctionnalité des usages, et enfin réaliser un bâtiment démonstrateur et des infrastructures routières "zéro déchets". Ici, le but est de fournir une méthodologie pour qualifier la réversibilité et l'évolutivité des bâtiments tout en faisant émerger des solutions, notamment des démonstrateurs.
Le troisième projet concerne la massification de la rénovation énergétique et se divise lui aussi en deux axes : d'une part, déployer un parcours de rénovation énergétique performante ; d'autre part, co-piloter un programme pour favoriser l'efficacité énergétique des campus universitaires. Déploiement des "passeports efficacité énergétique", recours à l'intelligence artificielle et à l'économie locale, lancement d'un pilote pour vérifier la soutenabilité financière du programme seront autant d'objectifs à suivre pour l'État et la filière. "La rénovation du bâti est une opportunité d'activité pour les entreprises du secteur. Grâce à cela, nous pourrions pourvoir jusqu'à 200.000 emplois, acquérir des parts de marché et accroître nos exportations", a poursuivi la secrétaire d'Etat. "Ces défis s'accompagnent aussi de plans de formation, car l'objectif serait d'atteindre 2.000 apprentis par an. Nous resterons donc attentifs à la mise en œuvre et au rythme de cette mise en œuvre."
"Ce contrat associe toutes les facettes du public et du privé"
Quatrième projet : promouvoir à l'export des technologies "smart, safe and sustainable cities". Le programme 3SC (pour des villes intelligentes, sûres et durables) doit permettre de créer une offre nationale de logement abordable pour un déploiement à l'international, essentiellement en Afrique. Puis, le projet d'accélération de la croissance des entreprises à travers le dispositif "accélérateur PME" a pour finalité d'augmenter le nombre d'ETI dans la filière. Un objectif qui passera par la mutualisation des réflexions stratégiques, l'identification des axes prioritaires de croissance et la mise en place d'ateliers et de réseaux. Enfin, le sixième projet consiste à accompagner les emplois et les compétences des industries pour la construction : les acteurs veulent instaurer un engagement de développement et mobiliser l'ensemble des parties prenantes, entre autres pour augmenter les effectifs d'apprentis. Le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, a confirmé les chantiers auxquels les professionnels du bâtiment doivent s'atteler : "Ce contrat associe toutes les facettes du public et du privé. Il faut traiter de la généralisation du BIM dans le bâtiment, de la question de la réversibilité, comme la transformation des bureaux en logements, ou de la question de la transition énergétique. L'attractivité de la filière est un autre défi à relever."
"La logique de ce contrat de filière, c'est d'irriguer l'ensemble du secteur avec de l'innovation"
Pour chacun de ces projets structurants, l'État s'engage à mobiliser les fonds nécessaires, à apporter un soutien technique et éventuellement à lever certains verrous réglementaires, après examen. Du côté de la filière, le travail portera sur l'identification - et la réalisation sous conditions - de projets démonstrateurs, la mobilisation des territoires ou encore les actions de formation. En conclusion, le ministre de la Transition écologique a souligné l'intérêt de cette décision pour dynamiser la rénovation énergétique : "On voit avec ce contrat stratégique de filière que les enjeux économiques et écologiques vont de paire", a affirmé François de Rugy. "Le bâtiment possède un impact environnemental de plus en plus important, qu'il nous faut réduire, mais c'est aussi un formidable levier d'action. La logique de ce contrat de filière, c'est d'irriguer l'ensemble du secteur avec de l'innovation. Ce contrat peut être un outil extrêmement utile car nous sommes en train de conduire une transformation. Tout changement est un effort mais c'est aussi une formidable opportunité."