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La france est le 6e plus important producteur de papiers et de cartons en europe

Source: lemaitrepapetier.ca publié le 1 juillet 2020 par Soren BACK

En 2020, l’industrie française a produit 6,87 millions de tonnes de papiers et de cartons. Comme dans les autres grands pays européens, la principale source de matière première est la fibre recyclée.


Il existe un certain nombre d’usines relativement petites, dont quelques-unes sont des sociétés à usine unique, qui desservent principalement des marchés de niche. Ahlstrom-Munksjö et Essity sont les sociétés qui comptent le plus grand nombre d’usines en France. « Bon, regardons l'industrie papetière française ».   

Tous les ans, COPACEL (l’Union Française des Industries des Cartons, Papiers et Celluloses) publie un rapport duquel sont extraites les données annuelles les plus récentes. En 2019, l’industrie française comptait 74 sociétés exploitant 84 usines et 128 machines à papier et machines à carton. Elle employait 11 000 personnes et réalisait un chiffre d’affaires total d’environ 5 milliards d’euros.


En 2020, UPM a fermé son « usine boutique » de papier journal située à Chapelle Darblay. Du coup, l’usine de Golbey appartenant à Norske Skog devenait la seule usine française à produire du papier journal avec deux machines à papier. Toutefois, Norske Skog a récemment annoncé son intention de convertir l’une de ces machines en une machine fabriquant du carton doublure spécial (testliner) et du carton cannelure à partir de fibres recyclées. À la fin de l’année 2023, il ne restera donc plus qu’une seule machine à papier journal en France.



Entre 2009 et 2018, la production française de papiers et de cartons a diminué à un rythme modéré, passant d’une production d’un peu plus de 8,3 millions de tonnes à 7,9 millions de tonnes. Par contre, deux ans plus tard, la production française chutait à 6,9 millions de tonnes. En France comme dans les autres pays, la principale raison pour expliquer cette diminution est la forte baisse dans la demande des papiers d’impression qui est passée de 3,3 millions de tonnes en 2009 à 1,2 millions de tonnes en 2020. Au cours de la même période, la production de carton doublure et de carton cannelure (principalement fabriqués à partir de fibres recyclées) et de papiers sanitaires augmentait et compensait partiellement cette baisse. La production de carton doublure et de carton cannelure est passée de 3 à 3,6 millions de tonnes et la production de papiers sanitaires est passée de 730 000 tonnes à 830 000 tonnes.


Depuis de nombreuses années, la France est un pays importateur de papiers et de cartons même si la taille de son industrie papetière est relativement importante, mais elle exporte également du papier et du carton. En 2019, la France a produit un peu plus de 7,3 millions de tonnes de papiers et de cartons et a exporté environ 4 millions de tonnes de cette production. Comme la consommation intérieure de ces produits s’élevait à 8,5 millions de tonnes en 2019, la France a dû en importer 5,2 millions. Comme on peut s’y attendre, les plus importants partenaires commerciaux de la France sont les pays limitrophes ainsi que la Suède et la Finlande.


En 2019, l’industrie française a utilisé 2,5 millions de tonnes de pâte dont 1,7 million de tonnes ont été importées : les pâtes à fibres courtes et à fibres longues blanchies représentaient 95% de cette consommation et les pâtes mécaniques représentaient le reste. L’Amérique Latine est la principale région exportatrice de pâte vers la France, suivie par les pays nordiques et l’Amérique du Nord. Cependant, la principale matière première est la fibre recyclée. En 2019, la France a utilisé 5,2 millions de tonnes de fibres recyclées pour sa production de papiers et de cartons. En raison de son importante population et d’un système de collecte efficace, la France est un exportateur net de vieux papiers récupérés. Ses principaux marchés sont l’Espagne, l’Allemagne et l’Asie.


La pâte n’est produite que dans huit usines dont cinq sont des usines intégrées de papier ou de carton. L’usine de papier journal de Golbey et l’usine de carton pour boîtes pliantes de La Rochette produisent de la PTM pour combler leurs propres besoins. Les usines de Gascogne Papier, d’IP Celimo et de Smurfit Kappa Cellulose du Pin ainsi que les deux usines de Fibre Excellence (Saint Gaudens et Tarascon) produisent de la pâte kraft. L’usine de Tartas, qui appartenait auparavant à Tembec et qui appartient maintenant à la société Rayonier Advanced Materials, est une usine de pâte au bisulfite qui produit de la pâte cellulosique à dissoudre de haute viscosité, des éthers de cellulose et de la nitrocellulose.



L’industrie française des produits de luxe est renommée pour ses grandes marques internationales en matière de parfums, de vins, de spiritueux, de chocolat et en particulier de haute couture. On s’attendrait alors à ce que l’industrie française du carton soit un fournisseur majeur de matériau d’emballage haut de gamme pour le marché du luxe. Mais la France exporte 450 000 tonnes de carton sur les 650 000 tonnes qu’elle produit annuellement et en importe autour de 720 000 tonnes. La consommation française de carton atteint donc près de un million de tonnes.


En France, le principal produit de carton est le carton pour mandrin fabriqué en totalité avec de la fibre recyclée par trois manufacturiers qui ont une capacité combinée de production de 270 000 tonnes. Il est intéressant de souligner que l’usine de Mayr Melnhof Blendecques est le plus gros producteur de carton à intérieur gris (WLC) avec une capacité de production de 110 000 tonnes.  

Pour renforcer l’image de luxe d’un produit, on fabrique habituellement le matériau d’emballage avec de la fibre vierge. Le seul producteur de carton à base de fibres vierges est l’usine de La Rochette avec une capacité de production de 165 000 tonnes de carton pour boîtes pliantes. Il y a également deux producteurs de carton plus petits qui utilisent de la fibre vierge. On peut supposer que le carton blanchi rigide (SBB), le carton pour boîtes blanchi (SBS) et le carton pour boîtes pliantes (FBB) représentent une grande part du carton importé et qu’il est utilisé par des entreprises qui fabriquent des produits de luxe de différente nature.


En 2020, le carton doublure et le carton cannelure représentaient plus de 80% de tous les papiers et cartons d’emballage produits en France et 52% de toute la production française de papiers. À l’exception de l’usine de Smurfit Kappa Cellulose du Pin qui fabrique du carton doublure kraft, toutes les autres usines utilisent du papier recyclé comme matière première. Les cinq plus gros joueurs qui produisent du papier pour la fabrication de carton ondulé appartiennent à des entreprises étrangères, c.-à-d. Smurfit Kappa, Saica Paper, Blue Paper, DS Smith et Papierfabrik Palm.


Dans le créneau des papiers sanitaires, la présence des sociétés étrangères est encore plus forte. Plus de 90% de la capacité se trouve entre des mains étrangères. Le plus important joueur est la société suédoise Essity avec une capacité totale de production de 315 000 tonnes, suivie par les sociétés italiennes Sofidel, ICT et Lucart, la société allemande WEPA et Kimberly-Clark. L’an passé, la production de papiers sanitaires atteignait 832 000 tonnes mais, de toute cette production, environ 70 000 tonnes seulement provenaient d’usines appartenant à des sociétés françaises.

Comme dans les autres pays, les usines de papiers d’impression connaissent des difficulté, en particulier celles qui produisent des catégories de papier standard. Contrairement aux créneaux de produits mentionnés précédemment où les sociétés étrangères ont renforcé leur présence en France, les sociétés étrangères ont réduit leur présence dans le créneau des papiers d’impression en fermant des machines à papier et en fermant ou en vendant des usines. UPM, M-real, International Paper et Lecta en sont quelques exemples. Mais il y a encore un certain nombre d’usines françaises de papier qui produisent une vaste gamme de papiers d’impression couchés, non couchés et colorés, dont certains papiers très spéciaux qui sont vendus partout dans le monde. Les plus grosses usines sont celles de Saillat qui a une capacité de production de 260 000 tonnes (principalement des papiers de bureau non couchés blancs ou colorés), de Condat avec une capacité de production de 220 000 tonnes de papiers couchés et d’Etival avec une capacité de production de 170 000 tonnes de papiers pour impression et écriture non couchés destinés au marché haut de gamme.


En France, comme dans les autres pays qui ont une longue tradition de fabrication du papier à proximité des gros marchés, beaucoup d’usines ont pu survivre en se concentrant sur les marchés de niche qui sont hors de portée pour les grosses usines. Les usines suivantes en sont quelques exemples :

L’usine de Papeteries des Vosges, qui a une capacité de production d’environ 50 000 tonnes, se spécialise dans la fabrication de papiers pour dépliants et emballages médicaux. L’usine de Papeterie Zuber Rieder fabrique des papiers blancs et colorés pour des applications haut de gamme telles que des étiquettes, des emballages pour produits de luxe, des boîtes de carton pour archives et des papiers exclusifs dédiés à la communication. L’usine de Papeteries de Vizille fabrique des papiers et cartons de spécialité destinés aux marchés de l’édition, de l’emballage et de la sécurité. L’usine de Papeteries de Montségur est l’une des plus petites usines de France et se spécialise dans la fabrication de papiers de soie blancs et colorés, et ce, depuis 1840.


En nombre d’usines, Ahlstrom-Munksjö est le plus important producteur de France. Cette société exploite neuf usines, et chacune occupe un créneau différent. La société possède également deux centres de R&D en France. Elle s’est spécialisée dans cinq créneaux d’activités: décor, filtration et performance, solutions de pointe, solutions industrielles, et solutions techniques et emballages alimentaires. Dans chacun de ces créneaux, Ahlstrom-Munksjö est le principal producteur mondial ou parmi les principaux producteurs mondiaux. En 2019, la production totale de ses usines françaises atteignait près de 290 000 tonnes. Quelques exemples de papiers fabriqués par les usines françaises d’Ahlstrom-Munksjö : papiers couchés et non couchés pour emballages flexibles, substrats pour papiers autocollants, papiers sulfurisés, matériaux d’endos pour rubans adhésifs, papiers à usage médical, papiers de décoration, matériaux d’endos pour papiers abrasifs et matériel non tissé.


L’industrie française du papier a une longue histoire. Certaines usines existent même depuis des centaines d’années. Contrairement aux pays nordiques, par exemple, qui ont de grosses usines de pâte qui peuvent utiliser une quantité considérable de produits dérivés pour fabriquer des bioproduits, la France est dans une situation différente et doit développer des produits à l’intérieur de la chaîne de valeur existante qui ont un bon potentiel de croissance et/ou qui ont une forte valeur ajoutée.