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Roumazières : le prix du gaz contraint terreal à fermer un four

Source: La charente libre publié le 14/03/22 par Jean-François BARRE

La production a cessé lundi dernier sur l’une des quatre lignes de production. Le personnel en a été détaché vendredi, affecté ailleurs dans l’entreprise. Le bâtiment s’inquiète.

La ligne UT 4L s’est arrêtée lundi. Le plus énergivore des quatre fours de l’entreprise Terreal, à Roumazières a été arrêté. Les vingt- et-un salariés, seize titulaires et cinq intérimaires, qui travaillaient dessus ont achevé le processus, vidé le four. Ils en ont été détachés vendredi. Les titulaires ont été réaffectés à d'autres tâches ou sur d'autres lignes. C'est la conséquence directe de la flambée des prix du gaz, amorcée à l'automne et accentuée par la crise en Ukraine. Les fours de Terreal fonctionnent tous au gaz.
"Pour préserver la possibilité de faire tourner le plus de lignes possibles, nous avons choisi d'arrêter celle qui consomme le plus d'énergie mais qui produit le moins en terme de quantité" confirmait samedi le service communication de Terreal, qui précise qu'il y aura "pas de conséquences sur l'emploi. Leur polyvalence leur permet d'être affectés sur d'autres lignes."
Terreal, qui emploi aujourd'hui 350 salariés à Roumazières, précise ne pas avoir envisagé  pour l'instant de mesures de chômage technique.
En revanche, la direction, qui justifie la mesure industrielle par la hausse du prix du gaz, annonce aussi une seconde hausse de ses tarifs, de l'ordre de 15%. Une précédente hausse de 15% aussi, avait déjà été appliquée en janvier dernier. " C'est la solution pour ne pas mettre toute la production à l'arrêt."

Coup dur pour les artisans
"Il est prématuré de prévoir l'impact sur les salariés, reconnait Thierry Célérier, délégué central (...). Le personnel a été reclassé, mais il y aura des conséquences sur les emplois précaires. On sait juste que la direction nous a indiqué: qu'il n'était pas question de chômage ni d'activité partielle jusqu'au 31 mars. Au-delà, il n'y a pas de lisibilité."
Si les salariés de Terreal sont inquiets, leurs craintes débordent du cadre de l'entreprise pour se répandre chez ses clients, en particuliers les artisans du bâtiment. "Le marché de la tuile se tend et les prix explosent", avait déjà constaté Jean-Rodolphe Laguionnie, le directeur de la Fédération française du bâtiment (FFB16) en Charente.
"Ces nouvelles difficultés risquent encore de fragiliser la profession. Les chefs d'entreprise sont à bout. Ils travaillent comme des fous, mais travaillent pour ne rien gagner."
Le climat est la même à la Capeb, la Confédération des petites entreprises du bâtiment.
"L'impact est déjà énorme sur le coût des travaux réalisés qui ont été commandés il y a plusieurs mois, avec des devis effectués à des conditions différentes, explique Robert Léobet, le directeur de la Capeb. 60% des entreprises ne répercutent pas les hausses sur leurs chantiers parce qu'ils n'ont pas le choix."
La Confédération a demandé une TVA à 5.5% sur " toute la rénovation et pas seulement énergétique pour compenser la hausse".