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La relance de chapelle darblay va-t-elle créer une odeur d'œuf pourri, près de rouen

Source: actu.fr publie Par Valentin Lebossé Publié le 5 Déc 22


Épinglée pour ses rejets nauséabonds, la papeterie Fibre excellence de Tarascon inquiète jusqu'à Grand-Couronne où l'entreprise est impliquée dans la relance de Chapelle Darblay.

Après avoir usé de son droit de préemption sur la papeterie Chapelle Darblay de Grand-Couronne (Seine-Maritime), la Métropole Rouen Normandie a officiellement transféré le site au consortium Veolia/Fibre excellence en mai 2022. (©RT/76actu/archives)


Naoual Guéry « attend juste d’être rassurée ». Conseillère régionale au sein du groupe Normandie Terre d’avenir, cette habitante de Grand-Couronne (Seine-Maritime) a envoyé, le 10 octobre 2022, une lettre à Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Métropole Rouen Normandie, pour lui faire part de son « inquiétude » quant au redémarrage à venir de la papeterie Chapelle Darblay, après sa reprise par le consortium Veolia/Fibre excellence.

En cause : une enquête du Monde et un reportage de TF1 sur la papeterie Fibre excellence de Tarascon (Bouches-du-Rhône). Odeurs nauséabondes, pollution de l’air et des eaux du Rhône, difficultés financières… Plusieurs griefs sont mis en avant par des riverains, élus locaux et associations environnementales.

Faut-il craindre une odeur d’œuf pourri à Grand-Couronne ?

« Des habitants de Grand-Couronne ont regardé le reportage de TF1 qui les a inquiétés tout autant que moi, livre Naoual Guéry. J’ai peur que la situation se répète sur notre territoire. »

Selon les Tarasconnais interrogés par Le Monde, les effluves s’échappant de l’usine voisine oscillent entre « l’œuf pourri » et « le chou-fleur ». Au-delà de cette nuisance olfactive, un autre point soulevé par le quotidien national préoccupe l’élue normande : « les rejets de diverses substances dans l’atmosphère : poussières, gaz de poussière, métaux lourds… avec des explosions des taux supérieurs jusque 27 fois aux taux autorisés », écrit-elle dans son courrier à Nicolas Mayer-Rossignol.

Et Naoual Guéry d’exposer un troisième motif d’inquiétude : « Par ailleurs, l’article du Monde révèle une gouvernance financière du site des plus hasardeuses avec un jeu de liquidation/reprise par le même groupe, ceci en quelques mois, qui n’est pas sans interroger sa probité ainsi que les choix opérés localement pour sauvegarder l’emploi. »

Jointe par téléphone le 23 novembre 2022, la conseillère régionale indique ne pas avoir reçu de réponse de la part de la Métropole. Du côté de la collectivité, on assure « être très attentif à ce sujet », sans plus de détails.

Fibre excellence se veut rassurante

Également contactée, Fibre excellence balaie les critiques sur son site provençal et tient à se montrer rassurante sur le devenir de Chapelle Darblay. Selon l’entreprise, le non-respect des valeurs règlementaires relevé par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), en 2016, « ne correspond nullement à la réalité quotidienne de l’usine, ni en 2016 et encore moins à ce jour – il s’agit d’une donnée correspondant à un paramètre, à un instant T, au cours d’un incident exceptionnel à la suite duquel plus de 20 millions d’euros ont été investis pour réduire les émissions de l’usine de plus de 90 % ».

Fibre excellence rappelle d’ailleurs que « l’usine a été relaxée de l’ensemble des chefs d’accusation de pollution à l’issue d’un procès l’année dernière ».

Toujours selon Fibre excellence, la problématique de ces rejets atmosphériques et des mauvaises odeurs associées « ne se pose pas pour le site de Grand-Couronne ». « Les usines de pâte à papier extraient la cellulose du bois, ce qui génère des composés soufrés à l’origine des odeurs, même en respectant les normes prévues pour les émissions aériennes. Ce n’est pas du tout le cas pour la production de PPO [papiers pour ondulé, utilisés comme cartons d’emballage, NDLR] » prévue à Chapelle Darblay, explique l’entreprise.

Ce que confirme Arnaud Dauxerre, représentant du personnel sans étiquette du collège cadres au sein du CSE de Chapelle Darblay, directement impliqué dans le combat pour la relance de la papeterie. « Chapelle Darblay était en avance sur les questions environnementales : les fumées de la chaudière biomasse sont déjà régulées par des filtres, une station d’épuration assure le traitement des eaux… Les repreneurs ne peuvent qu’améliorer les process existants. »

Situation financière « saine »

Fibre excellence promet d’ailleurs « une importante baisse de la consommation d’eau [elle passerait de 35 à environ 10 m3 par tonne de papier produit, NDLR] et d’électricité » ainsi qu’« une forte baisse des émissions prévues dans l’air par rapport au passé du site ». Et ce, grâce notamment à la suppression de l’activité de désencrage et de blanchiment du papier liée à la reconversion de l’usine qui ne produira plus de papier journal recyclé mais traitera des papiers et cartons d’emballage usagés.

Quant aux difficultés financières qui ont entraîné le placement en redressement judiciaire du site de Tarascon en 2020, son exploitant assure qu’elles sont résolues. Fibre excellence affirme que sa situation financière est « saine ». Et met en avant « un plan d’investissement de 180 millions d’euros pour son usine de Provence, actuellement mis en œuvre comme prévu », ainsi qu’« un investissement de plus de 120 millions d’euros » à Chapelle Darblay.