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Un « choc » à venir pour l’industrie papetière… qui se porte mal…
Source: Lu dans L’Usine Nouvelle du 14 novembre 2024
La liquidation judiciaire de Stenpa sonne comme un nouveau signal d’alarme avant la présentation des résultats de la filière, par Copacel, pour l'exercice 2023.
« Je ne peux pas exclure d'autres fermetures de site, pas pour des raisons de produits mais pour des raisons de compétitivité, si les coûts de production deviennent supérieurs à ceux de nos voisins » : l’avertissement est énoncé par Paul-Antoine Lacour, le délégué général de Confédération française de l'industrie des papiers, cartons et cellulose (Copacel). En attendant la présentation des résultats de l’exercice 2023 par l’organisation professionnelle à la fin du mois de novembre, la liquidation judiciaire de Stenay Papers (Stenpa) à Stenay (Meuse), confirmée le vendredi 8 novembre par le tribunal de commerce de Bar-le-Duc, jette une lumière crue sur une filière industrielle engagée dans une très mauvaise passe.
Chronique d’une disparition annoncée en raison d’une reprise ratée, l'usine de Stenay a fait l’objet de deux redressements judiciaires en l'espace d'un an. Il faut y ajouter, pour ne rester que dans l’emballage en 2024 en France, les fermetures en tir groupé de la papeterie Alpha du Pontet (Vaucluse) de Smurfit Westrock, de Papeterie Saint-Michel, établi à Saint-Michel (Charente) du français Thiollet, de la papeterie de Bousbecque (Nord) du finlandais Ahlstrom et du site de Blendecques (Pas-de-Calais) de l’italien RDM. A Lardin-Saint-Lazare (Dordogne), l’espagnol Lecta a réduit, en 2023, la voilure de Condat avec un recentrage sur l’emballage. Rapportées aux milliers d’emplois des plans sociaux d’Auchan et Michelin qui défraient la chronique, ces centaines de suppressions de postes cumulées passent largement sous les radars.
Compétitivité
Si la question de la « compétitivité » est centrale alors que les trésoreries peinent à résister à l’effet de ciseaux provoqué par une grande consommation en berne et la hausse des coûts de production, celle des « produits » ne l’est pas moins. En raison de la dématérialisation inéluctable de la communication, le déclin structurel des applications graphiques se traduit, en France et en Europe, par une litanie de fermetures de sites de grande capacité. Cette mutation des usages se double d'une forte pression réglementaire : la loi Antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) prévoit ainsi l’interdiction progressive des imprimés publicitaires et autres brochures et catalogues distribués à titre gratuit. Sont directement concernées quelque 900 000 tonnes de papiers. Paul-Antoine Lacour anticipe logiquement un nouveau « choc ». Le sort des notices de médicament — des papiers fins très techniques — demeure incertain, la dématérialisation faisant débat.
Salut
Le segment de l’hygiène reposant sur d’autres logiques, l’emballage, au-delà des perspectives de la mise au point d'alternatives aux plastiques à usage unique, apparaît dès lors comme la seule planche de salut pour de nombreux papetiers. Deux dossiers emblématiques de reconversion du journal vers les papiers pour ondulé (PPO) issus de papiers et cartons à recycler (PCR) sont en cours : sont ainsi à surveiller l’ouverture, décalée à deux reprises, de la capacité de 550 000 tonnes de Norske Skog à Golbey (Vosges) et la recherche de financements de Fibre excellence pour relancer la papeterie Chapelle-Darblay de Grand-Couronne (Seine-Maritime) avec 425 000 tonnes en prévision. Pour mémoire, la Société nouvelle Darblay production (SNDP) est portée par Veolia qui doit fournir 450 000 tonnes de PCR. Ces deux projets concernent des enveloppes d’investissement de respectivement 320 millions et 245 millions d’euros pour un total de 975 000 tonnes de PPO destinées, pour le moment, à un marché atone. Les années 2024 et 2025 s'annoncent donc cruciales.
Emballage
Ces deux dossiers posent la question de l’économie des PCR dans le cadre de la transition écologique. Les chiffres fournis par la Fédération des entreprises du recyclage (Federec) dans son bilan de l’exercice 2023, présenté le 10 octobre, donnent du grain à moudre pour décrypter les enjeux. L’emballage représentant désormais 80% des volumes, la collecte des PCR a, par rapport à 2022, chuté de 1,5%, à 6,5 millions de tonnes, tandis que le chiffre d’affaires dégringole de 962 à 550 millions d’euros en raison de l’effondrement des cours. En aval, les métiers de l’impression et des arts graphiques se préparent des lendemains très difficiles.