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En redressement judiciaire, la papeterie cenpa en alsace cherche un repreneur

Source: DNA - Jean-Marc Jankowski

Propriété d’un fonds d’investissement allemand, la papeterie Cenpa (Centrale à papier), qui emploie 93 personnes à Schweighouse-sur-Moder, a été placée en redressement judiciaire. Elle espère trouver un repreneur.
 
Le coup de massue a été asséné le 2 décembre par la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg aux 93 salariés de l’entreprise de Schweighouse-sur-Moder, près de Haguenau : en difficulté économique, la papeterie Cenpa, propriété du fonds allemand Accursia Capital, a été placée en redressement judiciaire, sous la responsabilité d’un administrateur judiciaire, Me Nathalie Guyomard. Elle a été déclarée en cessation de paiements à compter du5 novembre 2024.

Actrice historique de l’industrie papetière en Alsace, la société est spécialisée dans la production de carton pour l’hygiène et pour l’industrie, du bâtiment en particulier. Deux lignes de produits qui ne sont pas à loger à la même enseigne : la première a le vent en poupe tandis que la seconde est en berne. « Nous avons été confrontés à l’augmentation du prix de notre matière première », observe encore le directeur général Dimitri Mager, qui met aussi l’accent sur un secteur d’activité très concurrentiel.

 Pour autant, elle a pu éviter de prendre de plein fouet l’augmentation des prix de l’énergie grâce à une particularité : l’entreprise est reliée au réseau de chaleur de la proche usine d’incinération d’ordures ménagères. Elle a même fait de beaux bénéfices en 2022, profitant de la relance de l’économie post-covid : plus de 4 millions d’euros.

 Lesquels sont tombés dans l’escarcelle des actionnaires, dénonce l’intersyndicale FO-CGT-CFTC, au lieu d’être réinjectés dans l’outil de production. « Cela aurait été l’occasion d’une transformation, d’autant que des projets existaient », regrette Sébastien Lang, délégué FO.« Nous avons été pillés par un fonds d’investissement, qui plus est de nos voisins allemands »,s’irrite Lionel Fritsch, de la CFTC, qui évoque la détresse des salariés.

 La situation s’est dégradée en 2023 avec une production annuelle de l’ordre de 45 000 tonnes alors que l’amortissement des coûts fixes nécessite de produire quelque 70 000 tonnes. Conséquence : des départs à la retraite non remplacés, du chômage partiel et une réorganisation du travail des équipes… Début 2024, un projet de rétablissement a été proposéà l’actionnaire, qui n’a pas donné suite.

La Cenpa se cherche désormais un repreneur. « Ce qu’on veut maintenant, c’est qu’un industriel s’intéresse à nous pour relancer l’activité, déclare Denis Treiber, délégué de la CGT. Nous avons un savoir-faire, du potentiel. » Les salaires sont encore versés mais la trésorerie fond comme neige au soleil. « On ne se fait pas d’illusion sur les effectifs, mais notre objectif est qu’un maximum d’emplois soient sauvegardés », ajoute le syndicaliste. Et Me Pierre Dulmet, avocat du comité social et économique (CSE), de poursuivre : « Un repreneur peut proposer de reprendre toute l’activité ou seulement une partie». Des contacts existent, mais les échanges restent confidentiels.

L’intersyndicale met en avant les atouts de l’entreprise : innovation avec la production exclusive d’un carton soluble, flexibilité avec la capacité de faire du sur-mesure, situation géographique privilégiée au coeur de l’Europe, chaîne de conditionnement neuve… « La Cenpa a aussi la chance d’être propriétaire de son immobilier » ajoute l’avocat du CSE, qui rappelle que le repreneur repartira « avec zéro dette ». L’espoir demeure, mais le temps presse. Les candidats doivent se faire connaître avant le 30 janvier. Un nouveau rendez-vous judiciaire est prévu le10 février.