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"les jeunes ont du mal à se projeter dans l'industrie" : comment cette papèterie centenaire "travaille son image" pour recruter

Source: France 3 – 17 février 2025

Fière de son passé et tournée vers l'avenir, l'industrie papetière n'est pas morte entre Dauphiné et Savoie. C'est pourquoi une usine historique de fabrication de papier carton a fait appel à un photographe industriel pour mettre en valeur son patrimoine et ses métiers.

"On est la dernière usine en France à faire ce type de carton. Alors, il nous fallait absolument la montrer". Cette production dont parle avec une certaine fierté Alexia Guillet, la chargée de communication de l'usine La Rochette Cartonboard, en Savoie, c'est du carton plat à fibre vierge pour les produits alimentaires et les médicaments.

"Quand je vais sur des salons, les gens ne se rendent pas compte, la plupart du temps, du nombre de produits de leur quotidien encore fabriqué autour de chez eux", poursuit-elle. "'C'est produit en France cet emballage-là ?', me disent souvent les plus jeunes visiteurs en découvrant leur boîte de pâtes favorites".

Un passé industriel à ne pas oublier

Par croyance que tout bien manufacturé ne peut se fabriquer désormais qu'à l'autre bout du monde. Par ignorance, souvent, de l'histoire industrielle qui continue de marquer certains territoires, les Français semblent souvent tourner le dos aux usines qui ont pourtant fait leur histoire.

Même celles qui font partie de leur décor depuis plus d'un siècle et demi. Car à la Rochette, "c'est en juin 1873, avec la mise en service d’une fabrique de pâte à papier sur l’ancien site métallurgique de Fourby, qu'a commencé la production de carton", rappelle un ouvrage collectif paru pour le 150e anniversaire du site savoyard.

Durant 110 ans, la famille Franck restera aux manettes d’un ensemble industriel, puissant, coté en bourse, qui employait plus de 5 000 personnes en France et jusqu'en Algérie. Plus d'un millier encore en 1973, l'année du centenaire.

Depuis, la vie du site savoyard a suivi les hauts et les bas de son secteur d'activité, mais aussi les aléas des changements de propriétaires. D'entreprise familiale, l'usine est passée sous contrôle d'un papetier canadien, puis d'un groupe italien, pour finir par atterrir entre les mains d'un fonds d'investissement d'outre-Rhin. Il n'empêche qu'ils sont encore 280 employés à venir y gagner leur vie chaque jour.

"On produit 150 000 tonnes de carton par an. Et pas grâce à des employés qui exercent des sous-métiers, c'est l'ensemble de nos savoir-faire que l'on a décidé de montrer".

Souriez, vous êtes photographié

Pour ce faire, c'est à un photographe que la direction de l'usine a décidé de faire appel. Bon connaisseur des process industriels d'abord, grâce à un parcours professionnel qui est passé par les services de grands équipementiers du secteur automobile avant d'embrasser la carrière photographique.

"Le grand public a souvent une image de l'industrie qui est liée à celle d'activités vieillissantes. Mon travail s'attache à casser ces codes-là par un travail sur l'image. Quand on entre dans le gigantisme des machines qui permettent de passer d'un tas de bois aux énormes bobines sur lesquelles tourne du carton d'emballage, c'est magique", explique Jérôme Poulalier, le photographe.

Enthousiaste, le photographe de Villeurbanne n'en est pas à son coup d'essai. L'usine de fabrication d'accordéons Cavagnolo basée à Béligneux (Ain), les ateliers Jouffre de Villeurbanne (Rhône), ou les maîtres savonniers haut-savoyards de Provendi font partie de ces dizaines de sites qui ont reçu sa visite.

"Dans cette région, on a la chance d'avoir un tissu industriel très diversifié", explique-t-il. "Il va du producteur de charnière au fabricant de verre, de carton... Un nombre incroyable d'objets que l'on retrouve dans notre quotidien. Et à chaque fois, derrière, des histoires de familles, des productions uniques en leur genre parfois. On n'est jamais dans la routine".

Le photographe ne cache pas, au travers d'associations, de groupe d'influenceurs favorables à la reconnaissance du secteur industriel, être aussi un militant de toutes ces "entreprises du patrimoine vivant" qu'il se plaît à mettre en clichés depuis plus d'une décennie.

SOS employés dans l'industrie

Dix ans, un temps suffisant pour prendre le pouls d'un secteur d'activité. Si les chargés de communication l'appellent parfois, c'est pour trouver matière à alimenter leurs banques d'images, leurs sites web ou leurs réseaux sociaux ; ou encore, pour enrichir l'album photos de l'entreprise à l'occasion de la signature d'un gros contrat ou d'un anniversaire. Mais pour un industriel, la plupart du temps, la motivation principale est ailleurs.

"Aujourd'hui, ils cherchent avant tout à travailler l'image de leur activité pour en favoriser l'attractivité. Ils ont presque tous de grosses difficultés de recrutement", explique le photographe.

"On a beaucoup de départs à la retraite", confirme la chargée de communication du papetier savoyard. "Des personnes de la même famille parfois, qui travaillaient comme opérateurs de production de père en fils. Mais à présent, les jeunes ont du mal à se projeter dans l'industrie".

S'il est encore trop tôt pour juger de la portée de la nouvelle iconographie sur les futures recrues, en interne, les quelque 90 clichés saisis sur le vif par le photographe, ont déjà fait leur effet.

"Voir leur travail valorisé a renforcé le sentiment d'appartenance à l'entreprise. Certains collaborateurs ont même demandé à obtenir des photos pour les partager avec leur entourage".