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L'industrie papetière se félicite de “volumes stables” sur le segment du livre

Source: Publié le : 09/04/2025 à 11:33 – actualitte.com

L'Union française des industries des cartons, papiers et celluloses (COPACEL) a présenté, ce mardi 8 avril, le bilan d'une année 2024 marquée par le rebond de la production des papiers et cartons en France (6,3 % en volume). Du côté du livre, l'organisation professionnelle note une stabilité de la demande, ainsi que «?la volonté des différents acteurs de trouver des solutions de proximité?».

L'Union française des industries des cartons, papiers et celluloses, qui représente 68 entreprises du secteur, soit 79 usines, 109 machines à papier et près de 10.000 salariés, a fait état, ce mardi 8 avril, d'un rebond de la production de papier et de carton en 2024. Elle atteint ainsi 6,5 millions de tonnes, une hausse de 6,3 % par rapport à l'année précédente.

Ce résultat positif ne doit pas masquer, toutefois, un contexte plus complexe, souligne Pierre Bonnet, de la Papeterie de Vizille, puisque la hausse de la production survient «?après une forte baisse de 13,5 %?» en 2023, rappelle-t-il. Les papiers graphiques sont eux aussi concernés par ce coup de fouet de la production (+ 3,3 % sur ce segment).

Quant à la pâte à papier (marchande et intégrée), sa production a enregistré une hausse notable de 12 % en 2024, s’établissant à 1,41 million de tonnes.

De la même manière, le chiffre d'affaires de l'industrie papetière, à 5,7 milliards €, augmente légèrement (moins de 1 %) : nouvelle réjouissante, certes, qui l'est un peu moins en regard des volumes produits. Dans la plupart des segments de papiers et cartons, les prix de vente sont en effet à la baisse.

En matière de consommation, la tendance observée depuis plusieurs années se confirme en 2024 : les papiers graphiques ont très fortement chuté, «?ce qui s'explique surtout par la tendance à la numérisation, qui a généré un déclin ces dernières années?», détaille Christophe Dorin, de WEPA, en citant par exemple l'expérimentation du «?Oui Pub?», qui a incité «?beaucoup d’annonceurs à basculer sur du numérique?».

La production de papiers graphiques, qui s'est calquée sur la consommation, a ainsi fortement baissé en 20 ans : elle représentait 44,9 % des 10,2 millions de tonnes de papiers et de cartons produits en France en 2004, contre 12 % des 6,5 millions de tonnes en 2024...

Un secteur du livre qui se maintient

Dans la catégorie des papiers graphiques, le secteur du livre, s'il ne représente que 200.000 tonnes environ, est un client solide. «?La bonne nouvelle reste la stabilité des volumes, en termes de consommation?», souligne ainsi Paul-Antoine Lacour, délégué général de COPACEL, «?les volumes subsistent, parce que les lecteurs restent attachés aux ouvrages imprimés. Nous sommes plutôt confiants sur le maintien de ce segment, sur lequel, même si une bascule générationnelle peut arriver à l'avenir, le numérique n'a pas eu d'impact flagrant pour l'instant.?»

La contraction du marché du livre en 2024 n'a pas interrompu, malgré tout, la dynamique de croissance observée depuis 2019 - même si l'«?âge d'or?» de la période du Covid est loin derrière. «?Le segment de la littérature générale demeure le pilier de ce marché, enregistrant des ventes en hausse en 2024, tandis que celui des BD/Manga se maintient?», note COPACEL. À l'inverse, les beaux-livres, produits demandeurs de papiers couchés, traversent une zone de turbulences, en raison de l'inflation.

Pierre Bonnet remarque, pour sa part, «?une volonté pour l'ensemble de la chaine de traitement des papiers graphiques de travailler avec des acteurs de proximité?», ce qui explique sans doute en partie la hausse de 3 % de la consommation des papiers graphiques observée en 2024.

Du côté des tarifs, «?les prix des papiers d’impression-écriture et du papier journal ont reculé en 2024 de respectivement 3 % et 17 % en moyenne par rapport à 2023?», indique COPACEL, tout en prévenant déjà que «?de nouvelles hausses des coûts de production (matières premières, électricité, transport)?» réduisent les marges des producteurs.

Un «?manque de compétitivité?»??

L’industrie papetière française demeure largement orientée vers l’exportation (59 % de la production est vendue à l’étranger), un phénomène observé depuis quelques années déjà. Ces exportations, majoritairement réalisées vers l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie ou la Belgique, pèsent 3,9 millions de tonnes de papiers et de cartons, tandis que les importations, depuis l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie ou la Suède, représentent 4,7 millions de tonnes.

«?Un déficit commercial chronique, de 0,8 million de tonnes, subsiste donc?», souligne Pierre Bonnet. «?Il existe depuis les années 2000, et se trouve en baisse pour la deuxième année consécutive, ce qui est plutôt positif. Malgré tout, il traduit un manque de compétitivité et de souveraineté de notre industrie papetière?», avance-t-il.

À ce sujet, l'organisation d'industriels évoque notamment l'entrée en vigueur du Règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts, reportée en 2025. «?Nous appelons très fortement à sa simplification. Toutes nos industries travaillent sur ce sujet, pour collecter et vérifier les informations [quant à l'origine du bois utilisé], avant de les donner à nos clients. Mais les règles du commerce international permettent aujourd'hui à certains acteurs de ne pas donner les éléments attendus?», déplore-t-il en pointant la «?surcharge administrative?» liée aux nouvelles obligations en matière de traçage du bois, pour les entreprises qui se conforment au règlement.

L'industrie papetière, qui s'appuie sur les capacités de production électrique du parc nucléaire français, s'inquiète par ailleurs de la fin annoncée du dispositif ARENH, le 31 décembre 2025, qui garantissait l'accès à l'électricité produite par une partie des centrales françaises à un prix régulé. Elle anticipe également les départs à la retraite de «?40 % des collaborateurs qui font tourner les usines?», entre 2025 et 2030, ce qui impose de relancer l'attractivité du secteur.

La guerre commerciale de Trump

Évidemment, l'industrie papetière française, comme tous les acteurs économiques et productifs, observe avec inquiétude la guerre commerciale déclarée par Donald Trump. «?Nous déplorons ces annonces?», indique Christian Ribeyrolle, vice-président des biomatériaux chez RYAM et président de COPACEL, «?qui auront des impacts sur le secteur des papiers et des cartons?».

Si COPACEL n'a pas encore défini sa position officielle et ses propositions sur le sujet, le président de l'organisation explique que le secteur bénéficie d'une «?faible exposition directe, puisque moins de 1 % de la production papetière française est exportée vers les États-Unis. On peut donc estimer que l'industrie française sera peu impactée, mais des impacts ricochets sont en réalité à prévoir.?»

La consommation de papiers et de cartons est en effet fortement dépendante des PIB, et tout ralentissement de la conjoncture devrait, mécaniquement, entrainer une contraction de la demande.

D'autres pays producteurs de papiers et de cartons pourraient par ailleurs, au vu des surtaxes imposées par les États-Unis, se tourner vers de nouveaux territoires d'exportation : «?Le Brésil et le Canada pourraient lorgner vers l'Union européenne pour exporter leur production, tout comme les pays nordiques et scandinaves?», avance Christian Ribeyrolle. Pour les acteurs français, rivaliser deviendrait alors plus complexe.