Abrogation de la loi retraite augmentation des salaires


TOUS AU MEETING LE 26 OCTOBRE À LA MUTUALITE...

Elections tpe du 25 novembre au 9 décembre 2024


Salariés du Bâtiment et des Travaux Publics...

La fédération rencontre actuellement quelques problèmes téléphoniques.


Si vous avez des difficultés pour nous joindre, n'hésitez pas à nous envoyer un mail ou à utiliser le formulaire de contact présent sur ce site....

Accueil > Vos accords & salaires > Bilan 2022 et perspectives 2023 de la branche production & transformation des papiers cartons

Bilan 2022 et perspectives 2023 de la branche production & transformation des papiers cartons

Source: usinenouvelle.com publié le 16 mars 2023

Portée par la hausse des prix, l’industrie papetière craint un retournement en 2023
Inflation, renchérissement du coût des matières premières et envolée des prix de l’énergie ont, sans surprise, fortement affecté l’industrie papetière en 2022. «La volatilité des prix du gaz et de l’électricité a posé des problèmes sur nos prévisions et notre stratégie», a souligné François Bru, directeur général de Blue Paper, lors d'une conférence de presse organisée par la Copacel, mardi 14 mars à Paris.

Les représentants de l’Union française des industries des cartons, papiers et celluloses (Copacel) font un bilan positif de l’activité papetière en 2022, avec un chiffre d’affaires en hausse de 31%, porté par la hausse des prix. Mais l’activité marque le pas ces derniers mois, et les industriels voient des nuages à l'horizon.

Malgré une consommation stable (-0,2%), le chiffre d’affaires des 70 entreprises membres de l’organisation professionnelle a quand même progressé de 31% sur l'année, sous l'effet d'une hausse des prix dans toutes les branches (papier, carton, etc.). L’industrie papetière a réalisé 7,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, pour une production de 7,1 millions de tonnes de papier carton (en recul de 3,7% par rapport à 2021). Le syndicat ne donne pas d'indication sur la rentabilité du secteur.

A l'échelle de l'Europe, l’industrie papetière française représente le cinquième pays producteur. L'Hexagone concentre 8% des volumes, loin derrière l’Allemagne, premier pays producteur avec 25% de la production de papier réalisée, et se place derrière l’Italie et la Suède (ex aequo avec 10% de la production), et la Finlande (9%).


Recul des productions de cartons et de papiers d'emballage

A l’exception de la production des papiers d’hygiène, qui a crû de 3,8%, la baisse est générale sur les autres segments. La plus importante concerne la production de papiers graphiques. Elle décline de 9,7% en raison d’une réduction de l’offre. La fabrication de papiers et cartons d’emballage enregistre, elle aussi, un fléchissement (-3,3%) à cause de «problèmes techniques, de rationnement de matières premières et d’évolution de l’outil industriel», justifie-t-on chez Copacel. Elle n’en demeure pas moins le moteur de l’industrie papetière avec 4,7 millions de tonnes produites en 2022, dont 3,8 millions de tonnes dédiées au papier pour ondulé (PPO), utilisé pour l’emballages type caisse notamment.

Le volume de pâte à papier suit une courbe quasi-identique, avec un volume en baisse de 3,6%, qui s'explique selon Copacel par des difficultés d’approvisionnement en bois et en produits chimiques. Côté prix, la cannelure a cru de 25%. Celui du carton plat, très présent sur les marchés des cosmétiques, de l’alimentaire, du luxe et du médicament, a varié en moyenne de 45% sur la même période. Le prix des papiers pour emballages souples, utilisés pour les sacs notamment, a lui aussi augmenté de 45% en moyenne. Pour le papier graphique, dont la consommation baisse en France, mais se maintient au niveau européen, la hausse des prix est comprise entre 40 et 90% selon les références. Des tensions sont apparues en début d'année, provoquées par des fermetures, la conversion de sites et l'arrêt d'importation de produits papetiers provenant de Russie.


De futurs conflits d'usage sur le bois?

Et demain? Alors qu’un tassement de l’activité est observé depuis fin 2022, les représentants de Copacel redoutent qu’une récession, évitée en 2022, ne finisse par advenir. Même si la substitution des emballages en plastique par des produits cellulosiques est une tendance porteuse pour l’industrie papetière, une récession aggravée par un regain de tensions sur les marchés de l’énergie pourrait, selon Copacel, gripper les différents moteurs de la consommation comme le commerce en ligne.

Christian Ribeyrolle (groupe Ryam), nouveau président de l’organisation, appelle les pouvoirs publics à améliorer la compétitivité des entreprises en réduisant la fiscalité de production à travers la future loi «Industrie verte». Le secteur est très en attente de la réforme du marché de l'électricité. Il estime que la proposition de la Commission européenne, dévoilée le 14 mars, «va dans la bonne direction» même si elle est moins «ambitieuse» que souhaité, explique Copacel. Les représentants de l'industrie papetière espèrent que les modalités des contrats pour différence adossés aux nouveaux investissements des centrales nucléaires existantes pourront par ailleurs «permettre un accès de long terme à de l'électricité décarbonée, à un prix plus représentatif des coûts de production». Avec une demande: que ces contrats soient mis en place dès janvier 2026 pour prendre le relais de l'Arenh (l'Accès régulé à l'électricité nucléaire historique).

Coté matières premières, Christian Ribeyrolle alerte sur les risques de conflit d’usage de la matière bois provoqués par le fléchage de subventions qui réduit la disponibilité de certains produits comme les plaquettes de scierie. «S’ils sont utilisés pour faire des pellets ou de la bio-énergie, ils ne seront plus utilisés pour faire de la pâte à papier. Cela risque de déséquilibrer les professions», considère-t-il. Copacel se dit enfin attentif à la mise en œuvre des directives et règlements du pacte vert européen, parmi lesquels les textes concernant le marché des quotas de CO2, la lutte contre la déforestation, les emballages et les déchets d’emballages. «On va rester très vigilants pour que la compétitivité de nos entreprises ne se dégrade pas», a conclu Christian Ribeyrolle.