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L'intersyndicale fait front commun pour lutter contre la suppression de 187 postes aux papeteries de condat

Source: l’Usine Nouvelle du 13/9

Le 12 septembre, une union intersyndicale entre la CGT, la CFE-CGC et FO s'est réunie à Paris pour protester contre la fermeture d'une ligne de production de papier couché aux Papeteries de Condat. La grève des salariés, qui a duré 16 jours, a finalement été levée le 13 septembre.

«On ne peut pas soutenir le Made in France et laisser partir des fleurons industriels comme ça !», assène Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Le 12 septembre, la CGT, la CFE-CGC et FO étaient réunis sur le parvis du ministère de l’Economie et des Finances pour protester contre la fermeture d’une ligne de production des Papeteries de Condat, qui entraînerait la suppression de 187 emplois sur 420. Une initiative intersyndicale «rare» selon les syndicalistes présents.

Une conjoncture défavorable pour le papier

Tout commence le 20 juin, lorsque la direction du groupe espagnol Lecta, propriétaire des Papeteries, annonce la fermeture de la ligne 4 de son usine du Lardin-Saint-Lazare (Dordogne). Celle-ci produit du papier couché, notamment utilisé dans l’industrie du livre. «Condat est la dernière papeterie de France», poursuit Sophie Binet. «Le papier, c’est un marché en décroissance depuis plus de dix ans, 5% par an, et qui vient de chuter en six mois de 40%», s’est justifié Alain Gaudré, président de Lecta France, dans une rare interview donnée le 13 septembre à France Bleu Périgord.

Une situation que ne s’explique pas Laurent Romain, représentant FO des Papeteries. «L’été dernier, la ligne 4 avait 80 jours de carnet de commande, c’est même celle qui a permis de faire du bénéfice, raconte-t-il. Cette année, elle a juste 11 jours.»

La «financiarisation» du groupe Lecta

Lorsque la direction de Lecta avait annoncé la fermeture, elle avait pointé les coûts énergétiques, particulièrement celui du gaz. L’entreprise a donc investi dans une chaudière à biomasse, pour laquelle elle a perçu un prêt de 19 millions d’euros de la Région Aquitaine et une subvention de 14 millions de la part de l’Ademe, mais qui ne sera opérationnelle que «d’ici mi-2024».

Pour les syndicats, les causes de cette fermeture sont à chercher ailleurs. Sophie Binet met en avant des «investissements extrêmement risqués» de la part de la direction. François Hommeril, président de la CFE-CGC pointe du doigt la «financiarisation» du groupe. «Il y a un marché, un outil de production très compétitif et des compétences, a-t-il déclaré. Le problème est la structure financière de Lecta, qui privilégie un pays à un autre.» L’Espagne, en l’occurrence, où le groupe possède cinq usines, dont deux qui fabriquent du papier couché.

Une fermeture de l’usine en vue ?

Protestant contre la fermeture de l’usine, 250 salariés (selon des données syndicales) se sont mis en grève du 28 août au 13 septembre. La grève a été levée suite à une réunion de négociation avec la direction, après un vote «à une faible majorité». «Ils nous ont accordé de meilleures propositions pour les départs à la retraite anticipée et des indemnités supra-légales supérieures, explique Philippe Delord, délégué syndical CGT aux Papeteries. Ils nous ont également fait savoir qu’il pourrait y avoir des possibilités plus favorables de sortie du conflit.»

Toutefois, rien n’a bougé concernant la fermeture de la ligne et la suppression des postes, pour l’instant. Le spectre d’une fermeture de l’usine plane aussi sur les salariés. «À terme, la ligne 8 fermera aussi, et 1 500 familles seront à la rue», alerte Hélène Fauvel, secrétaire confédérale à FO. Au micro de France Bleu Périgord, Alain Gaudré écarte la possibilité d’une fermeture. «Lecta a investi 140 millions d'euros, ce n'est pas pour fermer une usine. C'est la totalité de ses moyens sur trois ans, explique le président de Lecta France. S’il y a des actionnaires qui doivent être regardés avec bienveillance, c'est ceux qui agissent depuis trois ans et qui mettent tout leur argent à Condat.»

Pour élaborer un plan de sortie alternatif au conflit, les syndicats ont fait appel au cabinet Secafi, spécialiste du conseil auprès des CSE. Cependant, l’expertise en cours et les résultats ne seront présentés à la direction que le 26 septembre, alors que les négociations ne dureront que jusqu’au 11 octobre. Les syndicats comptent demander une prolongation du délai lors d'un CSE extraordinaire le 19 septembre.