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Avec le démarrage de golbey en ppo et les récentes fusions dans le carton : les surcapacités guettent les papetiers français
Source: Les Echos -Par Matthieu Quiret - Publié le 28 juin 2025
Voilà deux ans que le papetier Norske Skog aurait dû mettre en route cette installation qui affichera dans quelques mois une capacité de production de plus de 500.000 tonnes de papier pour cartons ondulés. Le projet a connu de multiples imprévus, mais l'industriel ne regrette en rien cet investissement massif de plus de 600 millions d'euros. C'est la plus récente reconversion d'une usine de papier de type graphique (journal, bureautique, etc), en perte de vitesse, vers les papiers d'emballage, plus porteurs.
Le déclin de la presse papier a étouffé la demande et la Confédération française de l'industrie des papiers, cartons et cellulose (Copacel) rappelle que l'industrie papetière française a perdu un quart de sa production en dix ans. Les consommateurs lisent moins de magazines, impriment moins et n'écrivent plus, mais ils continuent de faire du shopping en magasin ou se font livrer.
Substitution des plastiques
Les emballages occupent désormais les deux tiers du chiffre d'affaires du secteur qui atteint, à fin 2024, un peu plus de cinq milliards d'euros. Le pari des Smurfit Kappa, International Paper ou Fibre Excellence repose sur un besoin d'emballage tiré par la croissance de la consommation. Autre moteur de croissance : le remplacement progressif des matières plastiques par des matériaux biosourcés.
Seulement, la consommation bat de l'aile en Europe : les feuilles pour les cartons plats qui protègent bouteilles, parfums, yaourts ont reculé de -7,3 % sur les cinq premiers mois de l'année sur un an. La baisse des cartons ondulés est moins forte, mais celle des sacs en papier est plus abrupte à -11 %. Cette mauvaise passe est creusée par les difficultés de l'industrie européenne qui produit moins et donc emballe moins. Le secteur automobile et ses pièces détachées en particulier.
Les nouvelles capacités de Norske Skog débarquent alors que le syndicat professionnel du secteur, la Copacel s'attend à un nouveau recul de la production française, après une grosse chute en 2023 et un petit rebond en 2024.
Marché européen
Pire, une autre unité importante, résultant là aussi d'une conversion vers le papier carton, pourrait être mise en service dans les trois ans :la papeterie de chapelle Darblay. L'Etat vient en effet de consentir une aide de 52 millions d'euros pour faciliter la renaissance de ce site historique normand que le canadien Fibre Excellence compte réorienter vers le papier carton, avec l'aide de Veolia pour la fourniture de la matière à recycler.
Paul-Antoine Lacour, délégué général de la Copacel, nuance néanmoins la menace : « le marché est européen et les deux sites pourraient alimenter l'Allemagne ou les pays de l'Est qui ont un dynamisme économique et industriel plus fort », fait valoir l'expert. Geir Drangsland, le PDG de Norske Skog, a défendu auprès de « l'Usine nouvelle » l'existence d'un marché annuel de 20 à 30 millions de tonnes. Il table sur un doublement à terme de l'activité de son son unité vosgienne à 400 millions d'euros.
A l'aval de la filière, les transformateurs cartonniers espèrent eux aussi à un retour de la croissance à terme lié à une embellie de l'économie européenne. A plus court terme, les experts s'attendent néanmoins à ce qu'une surcapacité s'installe et infléchisse les prix vers le bas.
Fusions géantes
Bertrand Arnault, président du Comité français de l'emballage papier-carton (Cofepac), estime que les cours des papiers cartons à recycler profiteront, en premier lieu, de la hausse. Or, ces intrants pèsent lourd dans l'équation financière du secteur, au même titre que les prix de l'électricité, autre source d'inquiétude du secteur. Enfin, la promotion par Bruxelles des contenants réutilisables (consignes, etc) au détriment des usages uniques (vaisselle en carton, calage des produits dans les boîtes de transport, etc) pèse sur le moral de ces industriels.
Dans ce contexte, les entreprises font le dos rond. Les petits sites ferment : cinq usines ont mis la clé sous la porte l'an dernier, dont celle de Smurfit Kappa à Avignon dotée d'une soixantaine d'emplois ou celle des Papeteries de Saint-Michel en Charente, avec autant de licenciements à la clé. Au niveau mondial, la consolidation entre géants qui se poursuit. Après le rapprochement Smurfit Kappa/WestRock l'an dernier, puis la fusion International Paper/DS Smith, le brésilien Suzano a annoncé début juin son rapprochement avec le transformateur Kimberly-Clark.