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Les 202 salariés des papeteries de condat (24) craignent le pire

Source: France 3 Régions - Écrit par Pascal Faiseaux et Emilie Bersars - Publié le02/09/2025

Est-on en train de vivre les dernières heures des papeteries de Condat en Dordogne ? Les 202 salariés de l'ancien plus gros site industriel privé du département, déjà victimes d'une vague de licenciement il y a deux ans, craignent la disparition pure et simple du site.

L'histoire sera-t-elle terminée d'ici la fin de l'année ? C'est ce que redoutent les syndicats après la dégringolade constante de la production et des effectifs, amputés de 177 postes en 2023. Une situation minante, une ambiance délétère que les 202 employés encore en poste vivent au plus mal.

Nées en 1907, l'établissement a compté jusqu'à 1 200 employés. Il a fait la richesse et la renommée du bassin d'emploi du Terrassonnais : les papeteries Lecta de Condat au Lardin-Saint-Lazare ont été le plus gros site industriel privé de Dordogne.

Réunion de crise

"On en est là, et ces gens-là depuis deux ans, ils ne vivent plus, se désespère Francine Bourra, la maire du Lardin Saint Lazare. C'est très difficile socialement. J'espère pour eux qu'on va pouvoir trouver une solution. En tout cas, on va tout faire pour." Ce mardi 2 septembre, Francine Bourra a accueilli une table ronde en présence des élus locaux, des représentants du département et de la région et des délégués et syndicats du personnel.

Le sentiment d'un naufrage

Pendant les échanges, devant la mairie, Rémi Brachet, un conducteur de machines qui travaille à Condat depuis 36 ans, résume le sentiment général. "On sent que ça va pas fort du tout du tout ! Les problèmes pour acheter de la pâte, tout ça, et ça revient depuis quelque temps. On n'a jamais connu ça." L'impression d'être à bord d'un bateau qui prend l'eau de toutes parts.

Une inquiétante cessation de paiement

Les personnels veulent encore espérer, mais les signes inquiétants se multiplient. Au printemps dernier, la direction avait annoncé garantir les salaires "jusqu'à fin 2025", mais sans évoquer la suite. Depuis, le site poursuit une activité en pointillé, multipliant les arrêts d'activité à raison d'une moyenne de dix jours par mois. Lecta évoque toujours le manque de rentabilité.

Et surtout, l'établissement a cessé de rembourser l'emprunt à taux 0 de 19 millions qu'il avait contracté en 2020 auprès de la Région. À cette heure, il n'a été remboursé qu'à moitié. Lecta a cessé de verser les 500 000 euros mensuels qu'il doit depuis avril dernier. Une somme qui fait cruellement défaut à la Région pour venir en aide à d'autres secteurs. "C'était une grande question, il y a deux ans, de savoir si ces gens étaient d'un cynisme absolu ou d'une incompétence... Et là, bon, on se demande si ce n'est pas une incompétence totale, en fait !", résume le député de la circonscription Sébastien Peytavie en cachant mal sa colère.

On voit que le groupe va mal. Pas qu'ici, mais au niveau national. Donc, on voit bien qu'ils ne sont pas bons ! Sébastien Peytavie - Député 4ème circonscription de Dordogne

Autre signe inquiétant, le siège social de l'entreprise, jusqu'ici dans les Hauts-de-Seine en région parisienne, a été rapatrié à Condat. Les délégués du personnel y voient un mauvais signe, celui d'une stratégie préparatoire de la direction de Lecta à une procédure judiciaire.

Il faudrait vendre le site

Il ne reste aujourd'hui que 202 employés sur le site. Un brin fatalistes, les intervenants espèrent surtout une reprise du site par un autre groupe. Et leurs arguments s'entendent. "Condat est tout neuf ! On a une chaudière CSR, ça fait un an qu'elle tourne. On a une machine à papier qui a été modifiée à 80% il y a cinq ans ! Bien sûr qu'il y a une chance de sauver Condat. Mais la chance pour sauver Condat, c'est que Lecta veuille vendre Condat." Raison pour laquelle les employés interpelleront les actionnaires, espérant les convaincre de vendre le site à un repreneur ambitieux.